
Café, thé et quoi encore ?
Pour beaucoup de gens, il s’agit du premier repas de la journée. Copieux ou minimaliste, salé ou sucré, le petit-déjeuner varie à sa guise en fonction des lieux et des époques.
Durant l’Antiquité, les Grecs, prenait l’acratismos, leur petit-déjeuner, en trempant du pain dans du vin. Les citoyens romains, eux, avaient un faible pour le pain frotté à l’ail, accompagné d’un verre d’eau. En Egypte, on se régalait de pain, de fromage et d’un plat à base de fèves. Salé, protéiné, si l’on en croit les recommandations nutritionnelles actuelles, nos lointains ascendants avaient tout bon !
Du simple café aux céréales industrielles
En France, le café s’est imposé à partir du XVIIème siècle tandis que le thé s’installait durablement dans les habitudes anglaises au XVIIIème siècle grâce à la Compagnie des Indes*. Réservées de prime abord, avec le chocolat, aux classes les plus aisées, ces boissons vont séduire au XIXème siècle l’ensemble de la population européenne. C’est d’ailleurs au début de ce siècle, à Paris, que l’adjectif « petit » vient se placer devant déjeuner. Si les paysans et les ouvriers, qui commencent leur journée de travail très tôt, ont depuis longtemps l’habitude de manger dès le lever, c’est à Oslo, en Norvège, que le petit-déjeuner entre dans les écoles à la fin du XIXème siècle. Lait frais, pain de seigle et beurre, fruits ou légumes sont ainsi servis aux écoliers dès leur arrivée. Les trois repas quotidiens s’imposent donc pendant cette même période avec des variantes géographiques. Dans les pays nordiques, le petit-déjeuner est copieux et plutôt salé, plus simple et sucré dans les pays du Sud de l’Europe où l’on se contente souvent d’un bol de café et d’une pâtisserie.
Marine Ruols-Boudou, cheffe de produit marketing chez Sogeres
La composition du premier repas de la journée ne va pas varier jusqu’à l’arrivée massive des céréales industrielles américaines dans les supermarchés, à partir des années 1970-1980. Quant au fameux croissant parisien, rappelons qu’il est né Viennois et brioché au XVIIème siècle avant d’être modernisé par un chef français en 1915.

Le healthy en hausse
Emblème français gourmand s’il en est, avec la baguette, le croissant a toujours la cote. Particulièrement sur Instagram où il est régulièrement immortalisé au côté d’une tasse de café noir. Si son odeur quand il cuit et son croustillant sont irrésistibles, il n’est plus forcément inclus dans le petit-déjeuner des Français : c’est plutôt une gourmandise que l’on savoure sur le pouce. Les tendances vont vers des plats plus sains ce que confirme Marine Ruols-Boudou, cheffe de produit marketing chez Sogeres « dans nos coffee-shop, même s’il y a toujours des viennoiseries, les offres incluent aujourd’hui des bowls salés, mais aussi des mélanges de graines maison, des porridges, et des boissons moins sucrées… ».
En restauration d’entreprise, les coffee-shop sont installés dans un espace dédié souvent visible depuis l’accueil du site. Parmi les nouveautés, certaines entreprises proposent un brunch, ce repas mixant petit-déjeuner et déjeuner, à volonté le vendredi. L’objectif : inciter les salariés à venir travailler en présentiel. Il faudra attendre un peu pour voir si le pari est gagnant !
*Christian Grataloup, Le monde dans nos tasses (Armand Colin)