Bec sucré mais pas trop

Bec sucré mais pas trop

Cheffe pâtissière chez Sogeres, Stéphanie Mayer multiplie les astuces pour proposer des douceurs allégées en sucre et toujours gourmandes. Rencontre.

A la question « pourquoi est-elle devenue pâtissière ? », la réponse fuse, limpide, « parce que j’ai toujours aimé ça ! ». Après des études d’architecture, Stéphanie Mayer passe son CAP en pâtisserie avec mention réalisation de desserts à l’assiette. « Il y a plus de liberté dans les formes », précise-t-elle. Peut-être un clin d’œil aux études initiales…

Aujourd’hui, cheffe pâtissière, elle confie une appétence pour une cuisine saine même si « un Paris-Brest sans sucre, ce n’est pas bon ». Tendance de fond chez les pâtissiers depuis quelques années (de Pierre Hermé à Philippe Conticini, chacun propose ses saines gourmandises) associée à la mode de la cuisine à indice glycémique bas, les gâteaux moins sucrés voire sans sucre s’affichent fièrement dans les vitrines.

Lorsque l’on sait qu’un enfant de 8 ans aujourd’hui a déjà consommé plus de sucre que son grand-père tout au long de sa vie*, on se dit que, finalement, c’est peut-être une bonne chose !

Sucres complets et fruits mûrs

Sucres complets et fruits mûrs

Dans les desserts, ce n’est pas tant le goût sucré le problème mais plutôt l’utilisation du sucre blanc raffiné qui ne présente aucun bénéfice nutritionnel. « Dans notre restaurant, nous avons la chance de pouvoir utiliser des sucres naturels, non raffinés, comme le muscovado et le rapadura, riches en mélasse et qui conservent tous leurs nutriments. Ils sont naturellement plus gourmands avec des notes de caramel et de réglisse. Nous les utilisons donc en plus petite quantité », raconte Stéphanie.

Pour remplacer le sucre ou en diminuer la quantité, l’utilisation de fruits mûrs et de qualité, est une bonne option. Une banane bien mûre dans un cake permet de diviser la dose de sucre par deux. « Travailler les fruits est très intéressant car on peut les faire cuire de différente manière : rôtis, pochés, etc. J’aime beaucoup les poires pochées dans un sirop avec des épices, de la fève tonka qui apporte une saveur douce proche du Carambar ». Parmi ses épices favorites, la vanille, sous forme de gousse, a une place de choix. « La vanille est un exhausteur naturel de goût, elle est délicieuse sur un ananas rôti, dans de la pâte à crêpe ».

Travailler les fruits est très intéressant car on peut les faire cuire de différente manière : rôtis, pochés, etc. J’aime beaucoup les poires pochées dans un sirop avec des épices, de la fève tonka qui apporte une saveur douce proche du Carambar.

Stéphanie Mayer, Cheffe pâtissière chez Sogeres

Vanille et chocolat noir

Dans le restaurant où elle travaille et qui sert 600 couverts par jour, Stéphanie propose, régulièrement et en alternance, un dessert sans sucre mais aussi sans lactose ou sans gluten. Ce qu’elle voit comme un défi à la créativité et une façon agréable de créer des recettes différentes. Maman d’une petite fille, elle prépare régulièrement un dessert à base de semoule cuite dans du lait auquel elle ajoute une pointe de sucre et des pépites de chocolat noir à 60 % qu’elle laisse fondre doucement. Une recette qu’elle propose également au restaurant mais couronnée d’une pointe de chantilly maison. « Pour plus de gourmandise ! », conclut-elle.

*Source : Rapport Institut Montaigne : Fractures alimentaires, maux communs, remèdes collectifs 2024